L’éducation prend l’eau


Dimanche dernier, je regardais à la télévision nationale camerounaise, Actualités Hebdo, une émission d’information fort célèbre (ou plutôt d’un certain âge). Le thème principal pour cette édition était l’éducation au Cameroun.

Pour préciser, un universitaire d’une certaine notoriété venait de publier un pamphlet (propos du journaliste) sur le système de choix des manuels scolaires au Cameroun. Pour le minimum, c’était l’expression d’une éducation qui d’années en années prend l’eau.

De sa présentation, j’ai retenu:

1. Que les manuels scolaires sont choisis par un comité où il n’y a pas de professionnel de l’éducation. C’est un comité mixte avec des membres choisis dans des secteurs connexes à l’éducation.

2. Pour une classe, pas de manuel unique par matière mais au contraire un florilège de propositions qui supposerait que chaque proviseur ou directeur d’école soit obligé d’acheter l’ensemble des manuels de la liste ( minimum pour deux millions de franc CFA) et cette somme n’est financée par personne. Par conséquent, chacun choisit ce qu’il veut, selon des critères finalement peu objectifs.

3. Des œuvres d’exception comme “Trois Prétendants, Un Mari” de Guillaume Oyono Mbia (si vous ne connaissez pas, lisez ma revue ici) ont été retirées des programmes sans raison valable et remplacées par des oeuvres anonymes dont le choix appelle à question.

En somme, j’ai fait le constat noir et bien triste que l’éducation des enfants,de mes petits-frères et sœurs encore lycéens ou collégiens, cette éducation est désormais soumise au clientélisme. Or, le devenir d’un peuple est notamment fondé sur son éducation.

Sans éducation, ou plutôt sans politique d’éducation viable, sans volonté politique ou au minimum citoyenne dans ce secteur, c’est une génération qui va au sacrifice. Et je dois avouer que j’ai du mal à comprendre ce que je considère désormais comme la méchanceté de la classe d’État : tout pour moi, rien pour les autres mais en tout et pour tout?

Je remercie cet universitaire (je vais chercher son nom et mettre à jour l’article) qui m’as permis le temps d’une émission de m’informer un peu plus. Je vais chercher son livre et lorsque je l’aurai lu, je vous en reparlerai. Je remercie cette initiative de l’équipe d’Actualités Hebdo car je commence à croire que présenter les mauvais côtés du système en place, dénote toujours d’un certain courage.

J’ai voulu partager avec vous, non pas pour de la plainte mais pour que nous gardions les yeux bien ouverts. Pour ceux d’entre vous qui songent à de l’action citoyenne, il est essentiel pour nous d’avoir toutes les informations, ne pas juste s’emporter dans le vide.

Si on ne maîtrise pas les rouages du système, il sera impossible de le changer. Triste situation certes mais motif de détermination et tout commence toujours par l’information. J’espère que tout comme moi, l’information sur notre système d’éducation, vous a servi. Partagez votre avis en commentaire, sur Twitter, ou sur Facebook.

Love, Anna♦

11 thoughts on “L’éducation prend l’eau

  1. Merci pour ces informations, AKS. J’apprécie beaucoup la conclusion: pour changer un système, faut en connaître parfaitement les rouages. Tu me permets de réajuster ma démarche.

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      1. Merci Anne, pour la lumière sur ce sujet qui ne semble guère s’améliorer.
        Tu attires l’attention sur le choix des livres au programme au Cameroun. Je m’interroge sur :
        1- Quels programmes pour notre education?
        2- Qui définit les programmes?
        Je ne pense pas avoir des réponses claires sur ces questions et donc comme toi on est inquiet pour ce qui sera transmis à nos fils et filles.

        Bien à toi.

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  2. Salut Anna, et bienvenue dans notre monde. Tous les jours les enseignants de battent pour cette histoire de manuels scolaires. C’est devenu le business de certains.

    L’universitaire don tu parles ce ne serait pas le Pr. Vounda Etoa Marcellin ? Je crois qu’il a publié un ouvrage sur le sujet également.

    Étant sur le terrain, je vais apporter quelques précisions sur la question: si je prends un matière comme l’anglais, sur la liste officielle (disponible sur le site web du minesec) on retrouve en effet 4 ouvrages au choix. Chaque établissement a la latitude de choisir celui qui lui convient (ils ne son pas tenus de tous les acheter).

    Mais laisse-moi te dire que l’avis des enseignants d’anglais n’a jamais été requis pour choisir quel livre utiliser. Généralement, les éditeurs viennent “causer” avec les censeurs ou bien le chef d’établissement, et c’est lui qui met le livre au programme. Il nous est même arrivé, avec d’autres collègues, de nous plaindre d’un livre de French qui était plein de faussetés. Ce livre n’a jamais été retiré du programme.

    Pour terminer, certains établissement n’ont même pas de bibliothèque. D’ailleurs, à certains endroits on oblige l’enseignant à acheter ses livres lui-même. Ceci, c’est juste un petit aperçu de ce qui se passe dans nos établissements.Je crois que je vais publier une série de billets sur la question.

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    1. Oui je crois que c’est lui et il a parlé de tout ce que tu décris là durant l’émission. Un billet ne suffisait pas pour en faire le récit complet. Je vais voir si je retrouve un lien vidéo de l’émission

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