2019: Je suis devenue moi


Vous êtes-vous déjà demandé ce qui vous rendait spécifiquement différent des autres ? Avez-vous déjà pensé à décrire de manière précise la personne que vous êtes ? Très certainement, votre réponse sera “oui je sais qui je suis”. Cependant, je me permets de poser la question de nouveau.

Voyez-vous nous prenons très souvent pour acquis notre capacité à être nous-mêmes, à nous comprendre, à nous accepter. Nous pensons savoir et avons la certitude en permanence d’agir au mieux de nos intérêts propres mais surtout de donner le meilleur de nous-mêmes dans la plupart des circonstances.

En 2019, véritablement j’ai commencé à apprendre à m’écouter. Ou plutôt, je vais reformuler (c’est ça aussi se connaître). J’ai ré-appris à m’écouter. De même, je vais être plus précise. Ce n’est pas en 2019, mais très certainement aux alentours de Septembre 2019. Cette analyse de soi peut vous sembler étrange (en tout cas pour moi, elle est sourire). Cependant, en acceptant d’être moi, j’ai aussi accepté ce regard étrange sur moi-même.

Je vous faisais donc comprendre, que j’avais appris à être moi-même et ce n’est pas une mince affaire. Cet apprentissage m’a inspiré un article succinct partagé ici il y a quelques semaines sur le même sujet. Il aurait pu nous servir d’introduction. Je me permets de revenir ainsi de répondre à la question centrale que je vous ai posé : “que savez-vous vraiment de vous ?”. Je rajouterai : que signifie être vous ?”

En ce qui me concerne, ce sont des questions centrales que j’ai commencé à me poser comme je l’ai souligné plus haut depuis Septembre 2019. Les différentes réponses qui s’ouvrent à moi, me permettent de me rendre compte qu’être soi-même, ça passe par de nombreux aspects très souvent peu mis en exergue

1 Je suis mon mode d’analyse

Vous êtes-vous déjà demandé comment vous réfléchissez? Qu’est- ce qui caractérise votre manière d’aborder une réflexion de quelqu’ordre que ce soit?

En ce qui me concerne, j’ai appris par l’expérience et l’observation, que je recherche les liens. Pour moi, il y a toujours une matrice sous-jacente qui sous-tend un mode de pensée. Je pourrais dire une forme de théorie ou de système de fonctionnement. De ce fait, dès que je suis face à une nouvelle personne, un nouvel environnement (par exemple professionnel), ce que je recherche et que j’identifie très souvent sans trop de difficultés c’est le système/mode de pensée de l’autre.

Ceci s’avère être une force. Cela facilite mon adaptation, ça m’aide à rentrer dans de nouveaux environnements sans crainte. Cependant c’est aussi une faiblesse. Je n’ai pas toujours le courage d’aller vers les autres car j’ai besoin de les observer d’abord. De plus, une fois que l’observation est faite, je peux penser “tout” savoir donc être moins patiente et à l’écoute de l’autre. D’autre part et surtout, ceci suppose de voir la personne en face. Dès que j’arrive dans la sphère digitale, je suis perdue. Les codes pour étudier les êtres humains, changent totalement et il devient parfois difficile pour moi d’interagir avec les autres.

Ce côté analytique, je me suis efforcée de lui retrouver une source que j’ai trouvé dans mon enfance. Observer, analyser pour donner du sens, comprendre ce que l’on vit. Je sais que ça fait partie de moi même si j’ai quelque chose que je peux déconstruire aussi si je le trouve nécessaire.

2. Je suis mon ouverture au monde

Le monde m’intéresse. Ca ne se limite pas au Cameroun, mon pays ou l’Afrique mon continent. Très tôt, j’ai eu accès à de nombreuses lectures sur la politique, l’économie mais aussi sur la vie des stars (Paris Match, Gala par exemple) et surtout sur l’histoire (Les Grandes Enigmes de l’histoire). Plus tard, j’ai pu faire mon lycée et mes études supérieures à l’étranger, et je n’ai eu de cesse dans mes voyages de comprendre, découvrir les autres cultures que je rencontrais. De cette curiosité, est aussi née une capacité d’absorption. J’absorbe les accents, les expressions, les informations. Alors, très souvent, je peux me sentir touchée par quelque chose qui ne se passe pas dans mon pays. Très souvent, j’ai envie de donner mon avis sur des évènements un peu partout. Régulièrement, je continue à m’informer pour comprendre les dynamiques du monde.

Cette particularité implique aussi que je n’ai plus un avis figé sur des questions de fond. Mon avis est limité par mes connaissances sur le sujet et est donc évolutif en fonction de ce que j’apprends, des découvertes pertinentes qui sont les miennes. Ainsi, de loin je peux sembler pour certains être une girouette, mais à l’observation poussée, il faut reconnaître simplement que je veux tout savoir sur tout sourire.

Cela m’a beaucoup aidé sur le plan professionnel même si j’ai un peu perdu de cela car un peu “surchargé”. En 2020, je compte bien y revenir. Il s’agira d’identifier des compétences supplémentaires à développer et d’apprendre encore et toujours plus.

3. Je suis le flot évolutif de mes émotions

Avant, je me limitais simplement à dire que j’étais émotive. C’était une réalité. Mais cela a toujours été une réalité évolutive. D’autre part, c’est une réalité adossée à un vécu spécifique. De ce fait, ce n’est pas une réalité mais un résultat d’une expérience, et c’est donc quelque chose qui peut évoluer et doit évoluer.

Aujourd’hui, je suis donc en constante évolution par rapport à la mesure de mes émotions. Mais de plus en plus, je m’efforce de les observer et non de réagir avec elle. L’émotion est le coeur de la subjectivité. Agir ou réagir selon ses émotions de mon avis c’est prendre souvent le risque de commettre une erreur de jugement.

Cependant, si j’écoute moins mes émotions, je suis totalement à l’écoute de mon intuition, instinct, face aux situations et aux personnes. Cela demande une plus grande acuité car il faut faire le tri dans sa tête, bien s’écouter, ordonner ses pensées et se donner l’opportunité d’entendre.

En grandissant, en me développant, j’ai accepté donc que j’avais pu être mes émotions et qu’aujourd’hui je me suis reconstruit avec elle, apprenant petit à petit à les discipliner, à orienter mon énergie, à respirer, à prendre le temps.

Réaliser ce qu’avait et est mon cheminement sur ce plan, me permet aussi et surtout de mieux interagir avec les autres. Je peux anticiper, donner un cadre, expliquer et limiter les risques de malentendus avec mes interlocuteurs.

Ca ne marche pas à tous les coups, il y a parfois des quiproquos, des ratés. Cependant la pleine conscience de ces émotions qui virevoltent encore en moi, me permet de les voir venir, et d’anticiper les effets positifs ou négatifs

4. Je suis mes passions, mes rêves et mon présent

Dans mon présent je suis mon amour inconditionnel pour ma fille et la vision que j’ai de la relation que je veux bâtir avec elle. Cela a un impact sur mes sorties, l’espace que je donne ou pas aux autres dans ma vie, et bien sûr sur toute décision importante que je prends.

Cela semble évident, normal mais j’ai envie de dire non. En effet, le fait pour des parents de ne pas être clair sur ce qu’avoir des enfants signifient exactement pour eux, peut en faire des personnes aigries. Nos enfants ont besoin que nous vivions pour nous-mêmes. Si nous décidons de vivre pour eux, il est important que nous reconnaissions que c’est notre choix, ils ne nous l’ont pas demandé et n’ont rien à voir avec cela.

Je ne vis pas pour ma fille entendons-nous bien, mais je fais énormément de choses en tenant compte d’elle. Lorsqu’elle est née, j’ai réfléchi patiemment à ce que je voulais pour nous, pour notre relation et ça a forcément eu un impact sur la femme que je suis devenue. Ma fille est donc une forte part de mon présent.

Mes passions sont aussi une forte part de moi-même. Aimer écrire, lire, font en partie de moi une personne plus ou moins casanière et renforce un peu mon caractère solitaire. Ce ne sont pas des aspects que je veux garder à jamais. Je veux pouvoir partager un peu plus de mes passions avec les autres dans les années à venir, mais c’est important et essentiel de savoir d’où je pars. Je comprends ce qui me nourris pour mieux choisir mes sources d’approvisionnement. Un tour à la FNAC, des visites à l’Institut Français. Mes passions ont même un impact sur mon budget en réalité.

Si votre passion c’est le voyage et que c’est essentiel pour vous, il faut bien l’admettre pour organiser vos finances de cette manière.

Je suis donc aussi mes rêves. Je les revisite en permanence, je me rapproche de certains chaque jour un peu plus, et c’est pour moi un boost fantastique pour ma confiance en soi.

Dire aussi, je suis mes rêves et mon présent, c’est aussi dire, je ne suis plus uniquement mon passé, mes challenges, mes traumas. Je ne suis pas simplement une survivante de violences, je suis avant tout une âme vivante, belle, revigorée. Je suis une femme qui a l’assurance qu’elle peut être tout ce qu’elle veut, tant qu’elle le décide, tant qu’elle y croit et s’en donne les moyens. Je ne m’arrête fondamentalement à aucune difficulté, et je remet en question tout ce qu’il faut pour réussir à ce à quoi je me suis attelée.

Etre définie par mes passions, mes rêves et mon présent, c’est aussi me sentir investie par une mission comme je pense que c’est le cas pour chaque être humain. Au fil du temps, j’ai plus de clarté sur cette mission et je lui donne du sens et du contenu, et c’est une transition pour le paragraphe qui suit

5. Je suis l’aînée, l’arrière-grand-mère et je suis celle qui n’a pas de nom

Je suis la fille aînée du fils aîné d’une famille de onze enfants. Je porte le nom de mon arrière-grand-mère, fille unique, mère de ma grand-mère, elle-même fille unique et mère d’onze enfants.

Mon nom “Kedi” en Yambeta, la langue de mon père, et selon ses propres propos, signifie “celle qui n’a pas de nom”. Le nom de mon père Siade est celui de mon arrière arrière grand-père qui fut un chef de village, et mourut sans qu’on retrouvat son corps, en résistant aux travaux forcés du colon allemand.

J’ai mis de longues années à comprendre, réaliser ce que cela pouvait signifier de mission. Je suis de ceux qui croient au sens du nom et à l’importance de bien choisir ceux que l’on donne à nos enfants.

Etre défini comme étant sans nom, tout en étant à la tête d’une famille, c’est dire combien tu portes les autres. Tu portes si bien et tant que ton identité propre n’a plus d’importance. Tu es la famille. Ils sont toi. C’est une analyse personnelle que j’ai faite et qui m’a permise au cours de l’année 2019, de clarifier encore plus ma mission. Ceci définit même le type de leader que je dois être. Un guide silencieux, qui prend sur lui, qui n’impose pas, qui rassemble toujours car son égo ne doit jamais prendre le pas sur l’unité.

Tu es garante de l’unité, que tu aies tort ou raison. Tu dois prendre la couverture de l’humilité et accepter de te rabaisser, sans aucune crainte. J’ai découvert et accepté cela en 2019, mais je peux vous assurer que l’apprentissage est long, lent sourire. Je suis heureuse de savoir exactement qui je suis, je suis heureuse de savoir exactement ce que ça signifie d’être qui je suis.

En conclusion

Comme je le disais donc en entame de cet article, savez-vous vraiment qui vous êtes. Etre et définir l’être sont des réalités bien différentes. Nous sommes nombreux à somme toute errer dans nos vies, de peur de nous regarder en face. Ce n’est jamais un exercice joyeux à 100% mais c’est nécessaire et libérateur.

2019 aura été l’année de ma rencontre définitive avec moi-même et cette expérience suffit à définir et à résumer cette année à mes yeux. Pour vous, qu’est-ce qu’a été 2019? Comment définiriez-vous votre expérience? Rejoignons-nous en commentaires.

Love, Anna

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3 thoughts on “2019: Je suis devenue moi

  1. Très belle leçon introspective.

    J’apprécies ton courage de te dévoiler ainsi, car c’est une manière de nous amener à comprendre qu’on ne se connaît pas vraiment.

    Pour ma part, j’avouerais que j’ai eu l’habitude d’agir en écoutant mes émotions…comment s’en défaire pour laisser place à mon intuition? Telle est sans doute ma tâche, car émotion et intuition semblent se mêler.

    Bref, savoir qui je suis vraiment…je crois le savoir, mais une réelle introspection ne serait sans doute pas si néfaste, peut-être même plus constructive que je ne le pense.

    2020, let me reinvent myself with me. Claude

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    1. Merci pour ce partage Claude. Introspection est le maître mot, c’est un exercice permanent qui nous permet d’aller toujours plus loin. Bonne chance pour cette aventure en 2020. Et merci encore de ton passage par ici. Émotion et intuition se mêlent souvent en effet 😊

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