Marketing-Caritatif

Caritatif et marketing – quelles options au Cameroun?


Pour rappel, cet espace est avant tout un lieu de partage d’opinions. Je ne professe pas de vérité, je fais le choix délibéré de ne pas faire d’études. De ce fait, mes analyses, mes propositions et recommandations sont avant tout le fait de mes expériences, de mes lectures, et de ce fait a priori subjectives. 

Ceci étant dit, je souhaite aujourd’hui parler du marketing à l’usage du caritatif, ou plutôt de l’espace existant au Cameroun, pour ce type de marketing.

Tout d’abord, il est à rappeler que le marketing à usage caritatif s’entend ici pur moi comme un véhicule de revenus pour toute association, cause qui souhaiterait voir ses bénéfices augmenter. Ces bénéfices reversés servent bien évidemment la réalisation d’oeuvre au programme ou souvent l’atteinte d’un seuil critique permettant de toucher le plus grand nombre de personnes.

Dans cet esprit, les types de campagnes marketing auxquelles j’ai été exposées au Cameroun, pour le caritatif, étaient à chaque fois destinées à la collecte des fonds pour des oeuvres que je qualifierais de ponctuelles. En effet, même si on va chaque mois dans un orphelinat ou si on organise une grande expédition dans une zone reculée, le soutien apporté reste ponctuel car focalisé sur l’assistance à un moment T à des personnes vulnérables. Les associations impliquées dans ces actions, avaient donc recours notamment aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc.) et aux outils de marketing direct (mailing) pour récolter les fonds nécessaires à la réalisation du don. 

J’ai aussi été exposées à des campagnes dites de sensibilisation sur des causes d’envergure, toujours à l’initiative d’associations. Il s’agissait plus d’événements type marche sportives, pour lesquels il n’y avait en général pas de collectes de fonds.

Je n’oublierais pas non plus dans la liste, les collectes de fonds standard que constitue les évènements tels que les soirées de gala ou les journées gastronomiques.

Et j’en suis venue à me poser la question, travaillant actuellement en famille sur un projet dont je vous reparlerai ici plus tard: au Cameroun, l’achat “caritatif” a t-il un sens? Ainsi, sommes-nous sensibilisés au fait de pouvoir acheter un t-shirt, un pagne, une montre ou plus simplement une carte de voeux afin de soutenir une oeuvre caritative? Et de ce fait, quel type d’action marketing peut être mise en place? Bâtir une marque autour d’une oeuvre caritative peut-il avoir du sens dans notre environnement?

Ma réponse apparente serait “oui”. Je dirais oui car je pense fondamentalement, on peut bâtir des marques sur pas mal de concepts, tout dépend avant tout de la vision derrière, et de l’existence réelle et certaine d’un marché. Ainsi, pour le marché du caritatif, ou plutôt le marché des produits dérivés du marché caritatif, je dirais qu’a priori il y a une ouverture.

Toutefois, cette ouverture m’apparaît aujourd’hui assez faible et pour cela, je m’appuierai sur la théorie des besoins de Maslow.

Besoins-De-Maslow
Pyramide de Maslow- Crédits: le-chni-a-cat.over-blog.com

Theories des besoins de Maslow

En somme, selon cette dernière, les individus évoluent et se développent en fonction de la nécessité de satisfaire leurs besoins, et il y a les besoins primaires vs. les besoins secondaires. Dans notre environnement, les besoins primaires sont encore loin d’être satisfaits. Ainsi, la grande majorité des gens sont encore inquiets de subvenir à la base (boire, manger, se loger). De ce fait, s’intéresser à l’autre, encourager les uns et les autres à avoir plus d’estime pour nous (au vu par exemple de notre engagement dans le social), c’est encore un besoin qui appartient à une minorité. De plus, dans cette minorité, ce que j’observe c’est un besoin de réalisme/pragmatisme. On veut participer à des actions pratiques: donner de l’argent pour distribuer des vivres, participer à la construction d’une institution, etc.. Par contre, les produits dérivés dénotent d’une participation plus indirecte. Se vanter de porter une montre par exemple achetée pour la cause X, ne permet pas d’expliquer aux uns et aux autres, ce que cette montre a pu permettre comme oeuvre concrète. Ne parlons pas alors d’un t-shirt ou d’une carte de vœux.

Ainsi (et ceci est une analyse raccourcie), il me semblerait que chez nous, la collecte de fonds au travers de produits dérivés demeure encore une offre pour une certaine tranche de la population, pour une certaine élite. De ce fait, lorsqu’on veut effectuer une oeuvre sociale d’envergure, et récolter des fonds en dizaine, centaine de millions, quelles sont les opportunités qui s’offrent à nous?  Les soirées de gala uniquement? Je me pose la question.

J’espère ne pas vous avoir trop ennuyée avec mes réflexions. Je serai très heureuse d’avoir votre participation au débat au travers de vos commentaires. La problématique est celle-ci: comment récolter des fonds d’envergure et pérennes pour une oeuvre caritative? Les produits dérivés sont-ils une proposition envisageable?

Love, Anna♦

 

2 thoughts on “Caritatif et marketing – quelles options au Cameroun?

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