Cheveux-naturels

Le bonheur ça commence par les cheveux


Petite (à un ou deux ans), j’avais la tête à la Jackson Five, une afro de tonnerre tout en volume et légèreté. J’ai grandi, et gardé ces cheveux (sans jamais vraiment en profiter, école oblige), jusqu’à la classe de 4ème. Mum avait décidé qu’il était temps de les défriser et Hop c’était parti. Encore plus longs, tout en raideur et en éclat, j’avais l’impression d’être une petite star.

Et puis le temps a passé, et puis je me suis rappelée qu’il me semblait que mes cheveux avaient toujours été souples. Et puis j’étais en France, et puis je n’avais jamais su m’habituer aux greffes (c’était moins cher que de faire des rastas mais alors, mon cuir chevelu disait STOP), et puis je me disais que je pourrais faire des économies et j’ai arrêté de défriser, puis coupé progressivement (pas de boule à zéro, je n’étais pas assez courageuse pour ça) et je suis passée au naturel. On était en 2007 C’était le move tout sauf usuel. On m’avait parlé d’un produit, le texturiser, qui permettait d’assouplir tout en gardant le volume. Il était devenu mon ami..tout allait bien. On était à base de Motions Herbal en gamme, soins tous les matins et tous les soirs, la grande histoire d’amour entre mes cheveux et moi. 

Et puis un certain mois de Mars 2008, je rentre au Cameroun. Et puis, avoir les cheveux naturels, c’est encore tout sauf pratique, usuel. Et puis, je ne sais pas où et comment je pourrais racheter ma gamme Motions Herbal. Et puis j’ai une coiffeuse qui ne veut faire aucun effort, et se plaint tout le temps de ne rien pouvoir faire avec mes cheveux. C’est ainsi que je repasse au défrisage. Et puis une certaine fin d’année 2012, après avoir stoppé progressivement le défrisage, je décide juste un matin de faire couper tout ce qui n’est pas défrisé. C’est le retour au naturel. Aucune préparation, aucune connaissance des produits, des soins journaliers à effectuer et sans surprise, je retourne aux cheveux défrisés en 2013.

Finalement, je finis par me rendre compte que bien que très “jolie” avec mes cheveux défrisés, je n’aime pas le rendu. C’est plat, structuré, lisse, ce n’est pas moi, ce n’est pas ma personnalité. Je décide donc d’entamer un retour au naturel mais cette fois-là en prenant mon temps. J’arrête les défrisages, je coupe au fur et à mesure et c’est en Janvier 2015, que je repasse définitivement au naturel.

Depuis lors, je ne regrette pas d’avoir retrouvé ma texture originale. Il y a des jours où je ne sais vraiment pas quoi faire de mes cheveux (je suis même passée par une émission de relooking, c’est vous dire) mais au final c’est une belle aventure qui a commencé il y a un an et demi. Mes cheveux poussent chaque jour un peu plus. Ils m’amusent. Je prends soin d’eux quotidiennement comme de tendres amis, réapprenant du même fait à prendre encore plus soin de moi.

Mon retour au naturel en 2015 a d’abord été le symbole d’un retour vers moi-même, d’un début d’introspection et d’une amorce de réconciliation. J’ai enfin pu me voir dans le miroir renvoyant l’image de celle que je suis vraiment et non d’une “pâle” copie de ma personnalité. J’ai appris à mettre en valeur ma féminité avec mes cheveux naturels, ce qui aurait semblé casse-tête d’autant qu’ils étaient courts. Je m’imagine dans dix ans et je ne me vois pas avec autre chose. Mes cheveux sont des éléments avec lesquels je joue beaucoup et je trouve une liberté exceptionnelle à les avoir sous leur forme originelle.

Cependant, je n’apprécie en aucun cas l’expression “Nappy’, tout simplement car cantonner un choix de revenir à un état naturel des choses dans un mouvement, me semble par essence réducteur. De plus, le choix de ce qui nous rend foncièrement heureux (référence au Natural and Happy de Nappy), est un choix individuel et on n’a jamais tous la même réponse. Se sentir mieux dans ses cheveux défrisés, ne signifie pas forcément rejeter son identité noire ou s’interdire le bonheur. Le bonheur est unique à chacun, et les recettes sont individuelles.

De ce fait, ce petit partage d’expérience qui se termine visait juste à inciter les uns et les autres à trouver leur source de bonheur. Il suffit d’un rien pour nous égayer et chez une femme en plus, la relation avec ses cheveux est souvent une expression tangible de son état de bonheur/plénitude ou non. Aimons-nous et cela commence par aimer ses cheveux, les entretenir avec soins et de ce fait trouver la texture qui nous sied le mieux.

En ce qui me concerne, je l’ai définitivement trouvée, et c’est juste top.

Love, Anna♦

 

 

2 thoughts on “Le bonheur ça commence par les cheveux

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