Violence-De-Couple

Entre hypocrisie et courage- TBCS4E2


Aujourd’hui, je parlais avec ma tante. On parlait de tout et de rien. Dans le cours de la conversation, nous avons évoqué trois instances différentes de violences conjugales, en d’autres termes un des entendements de l’expression “violence de couple”. Pour parler français courant, nous avons parlé de trois femmes battues: une amie à moi, une tata de sa connaissance et une épouse de président dans un certain pays d’Afrique.

Dans le premier cas, la jeune dame avait eu le courage de partir. Dans les deux autres cas, ces femmes vivaient depuis des années le martyr et offrait au monde la façade de femmes épanouies, heureuses en ménage et heureuses ans la vie tout simplement, belle hypocrisie pourrait-on penser.

Si dans certains cas, l’hypocrisie peut être avérée dans ce sens où on reste en couple, non pas par amour mais par bénéfices communs (“il me donne l’argent”, “elle donne de moi l’image d’un homme stable”, “les enfants en souffriront”, etc.), dans d’autres cas et souvent les plus malheureux, la femme reste battue par amour et donc pour moi au vue d’une certaine dose de courage. En effet, c’est du courage (peut-être insensé) de continuer à croire que l’autre va/peut changer, qu’il nous aime et qu’on doit avoir foi en lui. C’est ainsi que j’étais tombée sur un film kenyan, où un homme après un rave accident qui l’avait défiguré, était devenu violent envers sa femme. Cette dernière, a tout fait pour rester, estimant qu’il était de son devoir de protéger son homme, de le réconforter malgré tout. Le jour où elle faillit le payer de sa vie, elle eut aussi la ose de courage nécessaire pour enfin lutter et s’échapper.

Mais si je semble plus suggérer le courage, je pense foncièrement que la violence conjugale est aussi et surtout une expression de l’hypocrisie. Hypocrisie des familles, des amis, qui préfèrent souvent regarder à côté, faire comme s’il ne voyait pas leur fille, sœur, belle-fille, se faire battre en permanence, au motif que “grand Dieu, on ne divorce pas. Hypocrisie de la société qui stigmatisent ces femmes qui aiment malgré la violence, comme s’il y avait un manuel pour choisir d’aimer la bonne personne, et qui tout en les stigmatisant, ne leur donne en réalité aucun outil pour se protéger. Aucun numéro vert (en tout cas au Cameroun), peu ou prou d’associations de défense des femmes battues, peu ou prou d’accompagnement psychologique, pourtant nécessaire pour se reconstruire. Hypocrisie même de l’église qui sacralise le mariage au point de fermer les yeux sur de nombreux travers. Hypocrisie comme celle qui accompagne le malheur de l’infidélité de l’homme. C’est un fait banal que la femme doit supporter envers et contre tout.

Toutefois, on ne saurait réduire la “violence de couple” aux violences conjugales envers les femmes, et cela est une autre forme d’hypocrisie. En effet, la violence e couple, c’est aussi toutes ces engueulades nées d’incompréhensions accumulées. C’est aussi tout ces silences qui ternissent l’atmosphère. C’est tous ces couples qui font chambres séparées la nuit mais de jour offrent au monde l’image de l’unité. Ce sont ces enfants qui sentent, respirent la douleur de vivre de leurs parents mais doivent accepter de la supporter, parce que “leurs parents les aiment”. C’est cet exercice d’équilibriste que constitue la vie avec cet autre qu’on oit apprendre à connaître au-delà de l’amour, dont on doit supporter toutes les petites manies désagréables, et avec qui on doit pouvoir espérer de vivre jusqu’à ce que la mort nous sépare.

Cette “violence de couple” dans nos sociétés actuelles, demande beaucoup de courage. En effet, elle est je pense inexorable, effet nocif intermittent de la vie à deux, et elle fait partie de ce “pire” qu’il faut pouvoir accepter non comme une fatalité mais comme un soubresaut, un moment à traverser ensemble. Cette “violence de couple”, que j’appellerai “défaut de communication” ne devrait pas faire le lit des autres violences (violences conjugales, infidélité subie, etc..) que notre société tend à vouloir nous faire accepter par hypocrisie comme des éléments normaux du couple mais toujours au détriment de la femme (il faut supporter). Ce défaut de communication demande donc force et courage et suppose que le mariage est comme la vie un combat, combat pour y préserver le bonheur, combat pour se comprendre, et pour cela il faut bien fourbir ses armes.

Ces armes pourraient être attention, écoute, authenticité, discrétion, vie spirituelle, amour et bien d’autres que ces nombreux couples mariés qui marchent (et oui ça existe) pourraient partager plus souvent avec nous.

Au final, je dirai donc qu’il y’a “violence de couple” et “violence de couple”, et qu’il faut toujours avoir le courage de fuir l’hypocrisie que certains voudraient appeler mariage.

Plaidoyer pour le bonheur, inspiré par le deuxième thème de “The Blog Contest” en l’occurrence “violence de couple”. Si vous avez apprécié  (ou pas, le débat est agréable) la lecture, exprimez-vous en commentaire et partagez avec les amis. e même, vous pouvez allez lire les challengers officiels de “The Blog Contest” (je ne suis qu’une njotteuse*)

Leyopar

Elie

Tchoupi

Arsdy

Yann

Obone

Love, Anna♦

PS: “njotteuse” signifie “profiteuse” en argot Camerounais mais dans le sens positif, ou négatif de celui qui vient profiter, s’associer à un événement, une occasion, etc..

14 thoughts on “Entre hypocrisie et courage- TBCS4E2

  1. Merci Anne c est toujours un plaisir de te lire. Nous vivons dans la precarite en Afrique et au cameroun en generale. Beaucoup de famille pensent de ce fait qu en envoyant leur fille en marriage un probleme de resolu ce qui n est pas le cas la plus part de temps. Et même celle qui trouvera un reconfort financier dans leur menage sont humiliees mais ne peuvent pas faire demi tour ou etre ecouter par leur familles car elles sont une source de revenue. Pour ma part il faut un eveil total que le s familles accompagnent leur fille dans leur marriages et aussi donner la possibilite a la jeune fille de se prendre en charge toute seule. Le marriage est le lieu de complementarite ou les conjoints s associs pour construire et non le lieu ou les problemes de la fille trouveront des solutions. Il est temps que les mentalites changent pour un epanouissement total de la femme dans son foyer. Women empowerment est un ideal pour les societes Africaines.

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  2. Cette plaie (violences conjugales) est plus profonde qu’on pense autrefois la femme était considérée comme une déesse, une guerrière, une maman. On ne battait pas la femme car elle occupait une place plus qu’importante dans la société. Mais depuis la poussée impérialiste cette reine est devenue une chose un puching ball, une moins que rien. Mais hélas les choses ne font que s’empirer, s’il faut mener un combat archarner face a ce phénomène doit se réapproprier notre culture pour mieux éradiquer ce phénomène.

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  3. Le thème est intéressant très intéressant même, ma mère a subi la même hypocrisie de la part de sa famille ce n’est pas facile croyez-moi. Si nous ses enfants ne l’avions pas encouragée à partir elle serait encore là, à supporter ou alors morte et enterrée…Etre femme n’est pas facile

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  4. Hypocrisie portée par les mamans. ” ma fille tu dois supporter; le mariage n’est pas facile. Une femme doit être brave. Tu penses que nos 30, 40 ans de mariage sont du a quoi ? Supporte seulement ” oui hypocrisie je discutais avec une amie sur le flou de l’église sur la question des violences mais surtout du viol conjugal… Le silence est complice… et accentue cette stigmatisation de nous autres femme.

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    1. C’est exactement ce commentaire que je voulais faire. Le regard des autres, le quand-fira-t-on? Contribue à emprisonner les femmes battues dans leur mariage. On doit rééduquer les familles sur leur rôle

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